L’activité économique de la montagne repose sur différents secteurs d’activité. Restaurateurs, hôteliers, commerçants, médecins ou professionnels du ménage ils participent tous au bon fonctionnement du modèle économique des stations de l’Oisans. Touchés directement ou indirectement, fermés ou ouverts, ces « socio pro » nous racontent leur saison tout en se projetant désormais sur le printemps.
Lundi : Willy Dupont, propriétaire du magasin Bleach Bike and Ski à Bourg d’Oisans
L’hiver a été lourd psychologiquement et l’impression d’avancer dans le flou, sans aucune certitude, a renforcé ce sentiment pour Willy Dupont. Il déplore une baisse de chiffre d’affaires allant de 50 à 70% suivant les périodes. Ainsi, les salariés en CDI sont au chômage partiel et certains investissements sont remis à plus tard. Tributaire des aides de l’État, ces dernières ont permis au magasin de se surmonter cette épreuve et de se projeter désormais vers la saison d’été.
Très calme et quand même très lourd psychologiquement
Mardi : Gregory Vallet, propriétaire du restaurant l’1 Près vu à l’Alpe d’Huez
Son restaurant est fermé depuis novembre et malgré les aides économiques Gregory Vallet se sent inquiet. Pour rester en activité, il a d’ailleurs travaillé pendant deux mois en tant que salarié pour la collectivité de Bourg d’Oisans. Optimiste, le restaurateur préfère prendre du recul sur la situation et travailler sur la prochaine réouverture. Actif sur Facebook afin de garder le contact avec ses clients, le propriétaire de l’1 Près vu, prône la solidarité entre commerçants pour se soutenir et passer cette épreuve.
À la réouverture on sera d’autant plus là (….) avec trois fois plus d’énergie lors de l’arrivée des beaux jours
Mercredi : Camille Guebhard, propriétaire de l’hôtel Le Beau Site à Auris
Outre le maintien à l’arrêt des remontées mécaniques, l’hôtel a subi deux autres coups durs ces derniers mois avec l’instauration du couvre-feu à 18h et la fermeture des restaurants. Les chambres n’étant pas adaptées pour manger à l’intérieur et face aux annulations des clients, la décision a été prise de fermer le Beau Site cet hiver. Désireuse de retrouver une activité, Camille Guebhard a mis en place une petite boutique de vente à emporter d’huîtres pendant les vacances de février et de Noël. Malgré tout, l’hôtelière reste positive et espère accueillir du monde comme l’été dernier en s’adaptant pour respecter les règles sanitaires.
Des gens coincés dans leur chambre à 18h ce n’est pas possible
Jeudi : Jean- Francois Bernard, médecin et propriétaire du centre clinique les 2 alpes
Les hivers classiques, le centre clinique fonctionne avec 8 salariés contre deux cette saison. En effet, le centre déplore une baisse d’activité de 97%. Les pratiques du ski et du snow étant presque inexistantes, le travail du médecin a forcément évolué. Il y a eu peu de cas de traumatologie et la plupart des patients ont consulté pour de la médecine « de ville ». Cet été, aucune embauche est prévue.
On a eu moins 97% d’activités cet hiver
Vendredi : Damien Fraigne, gérant de la société Oisans Multi Services
La société OMS n’a jamais stoppé son activité depuis l’année dernière. Cependant, Damien Fraigne ainsi que ses salariés n’ont fait aucune intervention en altitude et dans les lieux publics fermés comme le bowling ou encore le cinéma. Sa société étant âgée de 17 ans, le chef d’entreprise a puisé dans ses réserves afin de conserver ses salariés en CDI. Il y a même eu des embauches durant l’hiver pour faire face aux nouveaux besoins de désinfection. Ainsi, OMS retombe à l’équilibre cet hiver et aborde l’été avec l’espoir de redécouvrir la vie d’avant COVID.
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