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En février 2023, Thierry Maillet, technicien patrimoine au Parc national des Écrins était reçu par Ouest-France pour dresser le bilan du retour du loup dans les montagnes françaises depuis près de trente ans. Si l’animal a colonisé la quasi-totalité du pays, le technicien patrimoine s’est souvenu des vives tensions qui ont accompagné son retour.
le 15 avril 1993. Deux spécimens en provenance d’Italie ont été aperçus dans le Parc national du Mercantour. Peu après, un autre individu était tué dans les Hautes-Alpes, entre Grenoble et Gap. Mais les autorités avaient préféré temporiser et ne pas communiquer immédiatement sur ces événements. Car côté français, l’officialisation du retour du loup a déclenché de vives tensions entre les éleveurs et les défenseurs de l’environnement.
Thierry Maillet était à l’époque l’un des gardes du parc national du Mercantour. Il n’a pas aperçu le tout premier loup, mais avec son uniforme incarnant la protection de la biodiversité, il s’est retrouvé en première ligne des frictions entre les pro et les anti-loups, comme l’ensemble de ses collègues.
La première observation officielle de loups en France date de novembre 1992 dans le Parc national du Mercantour. Mais dès 1991, il y avait des indices qui laissaient entrevoir un changement de milieu naturel : des hardes de mouflons éclatées, des carcasses ont été retrouvées.
Depuis, trente ans plus tard, il y a des meutes de loups partout autour du Parc national des Écrins, côté Isère ou Hautes-Alpes. Quasiment toute la place est occupée par des meutes. Généralement, dans les Alpes, les meutes ne dépassent pas cinq ou six individus, dix au maximum. Quand les jeunes arrivent à l’âge adulte, vers 22 mois, ils vont quitter la meute pour aller prospecter d’autres territoires, jusqu’à ce qu’ils trouvent un endroit pour s’établir, un espace libre avec de la nourriture, et si possible pour créer une nouvelle meute.
Si les loups peuvent parcourir plusieurs centaines de kilomètres, traverser des fleuves, des autoroutes, des villages… C’est pour cette raison qu’ils ont réussi à reconquérir tout le territoire. Au départ, le loup est d’abord arrivé depuis l’Italie. Il était établi dans les Apennins (chaîne montagneuse qui traverse l’Italie du nord au sud) et les Abruzzes (à l’est de Rome). Certains individus sont remontés vers le Nord-Ouest, ont traversé la plaine du Pô et la frontière au niveau du Mercantour. Ils ont ensuite colonisé les Alpes par le Queyras et les Écrins, puis ont poursuivi leur route dans le Massif central et les Pyrénées. Maintenant, ils ont atteint le Nord-Est, la Normandie, le Finistère, la Vendée…
Pour Thierry Maillet, le retour du loup en France est un apport pour la biodiversité. En effet, d’un point de vue scientifique, c’est intéressant d’avoir une chaîne alimentaire complète, de l’herbe jusqu’au super prédateur. Selon le technicien patrimoine, « le loup était là auparavant, il a été éliminé par l’homme car il gênait, puis il est revenu en France car il avait sa place ».
Et c’est un très beau symbole, car dans les années 1950, la faune sauvage était beaucoup plus rare. En effet, le loup n’avait plus grand-chose à manger… Progressivement, la faune sauvage a augmenté et les forêts ont regagné du terrain sur les espaces agricoles, à la faveur des mesures de protection de la nature, de la création des Parcs nationaux, des plans de chasse mis en place pour réguler la faune. Toutes les conditions étaient réunies pour que le loup revienne dans les années 1990.
Pour rappel, si vous partez à la recherche du loup dans nos forêts, il est important de savoir qu’il ne faut pas perturber la faune et la flore lors de vos visites en pleine nature. On ne court pas derrière un chamois pour faire une photo avec son téléphone. L’observation de la faune se fait de loin, pour étudier comment elle vit dans son milieu, comment elle se nourrit, en suivant des traces… Mais en aucun cas il ne faut essayer de trouver l’animal, de le déranger. C’est très nuisible pour les animaux. C’est le cas de l’oiseau le tétras lyre, qui peut épuiser des réserves de graisse et mourir s’il est dérangé plusieurs fois dans l’hiver.
Écrit par: admin
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