Environnement

Le bilan des restrictions du Parc national des Calanques

today17 août 2023 109 3

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Les restrictions dans le Parc national des Calanques portent-elles leurs fruits ? La réponse semble être positive, pour le plus grand bonheur de la biodiversité bien propre aux Bouches-du-Rhône que les touristes visitent chaque année dès les premiers rayons de soleil de la période estivale.En avril 2023, Radio Oxygène vous précisait qu’en 2023, il serait obligatoire de réserver pour se rendre dans les Calanques de Sugiton et des Pierres Tombées, de la même manière qu’en 2022 par le biais de l’application Mes Calanques. Ces restrictions, mises en place à cause de la sur-fréquentation des lieux, visait à protéger les paysages naturels de l’érosion des sols de ces deux zones soumises à ce dispositif.

D’habitude, le Parc national des Calanques accueillait en moyenne plus de 2 000 visiteurs en été avant la mise en place de la réservation. En 2022, après les restrictions, seulement 400 personnes peuvent désormais se promener et se baigner au niveau des calanques de Sugiton et des Pierres Tombées. Afin de vérifier si les règles sont respectées, chaque jour, des agents du parc et des fonctionnaires de la police environnementale se déplacent pour vérifier les réservations de chacun. Et tous ceux qui ne se sont pas soumis aux restrictions s’exposent à une amende de 68 euros.

Le bilan des restrictions au Parc national des Calanques, photographie de hbieser de Pixabay
Le bilan des restrictions au Parc national des Calanques, photographie de hbieser de Pixabay

Mercredi 16 août 2023, les journalistes du Parisien ont tenu à vérifier l’utilité de ces restrictions. Et il semble que les réservations fonctionnent ! Interrogée par nos confrères, Alicia, guide du Parc national des Calanques, participe à « la sensibilisation des visiteurs à la nature et à sa protection ». Cet apprentissage est une des stratégies du parc pour répondre aux enjeux de la sur-fréquentation touristique. En ce qui concerne les réservations, Morgane, touriste originaire des Pyrénées, a été interrogée par nos confrères et trouve que les petits comités obligatoires rendent le lieu « très agréable ». Selon elle, « réguler les visiteurs, ce n’est pas un problème ».

Qu’en est-il des endroits qui ne sont pas soumis aux restrictions ?

Contrairement à la calanque de Sugiton soumise à des restrictions, les calanques de Port-Pin et d’En-vau sont en accès libre étant donné que plusieurs entrées du Parc national des Calanques rendent impossible le filtrage. Didier Réault, président du conseil d’administration du parc et conseiller métropolitain a précisé aux journalistes du Parisien mardi 16 août 2023 : « Ici, nous travaillons à la fois sur les sentiers, les usages et la communication pour sensibiliser à l’érosion des sols et à la protection de la biodiversité ». De cette manière, les randonneurs qui se baladent dans les lieux qui ne sont pas soumis aux restrictions empruntent un chemin délimité par des « barrières de mise en défense ».

Ces dispositifs permettent « d’orienter les personnes et d’éviter qu’elles divaguent sur les espaces naturels car le piétinement, à l’excès, abîme fortement les sols », a révélé Clément, un guide du Parc national des Calanques. Vous l’aurez donc compris, de nombreuses activités ont été régulées. Côté mer, le canoë-kayak est soumis à des restrictions : en effet, le nombre de sportifs sont limités et doivent rester éloignés de la plage pour protéger la posidonie, « le poumon de la mer Méditerranée »Côté terre, le VTT a totalement été interdit depuis l’apparition de l’électrique. En effet, ces moyens de déplacement dévastaient complètement les sols.

Depuis ces restrictions, les associations de sport en plein air ont réussi à adapter leurs pratiques. La chasse et la pêche sont désormais réglementées pour préserver les espèces protégées, comme le poulpe par exemple. Le mouillage des bateaux est également interdit au niveau de la calanque de Sugiton et des Pierres Tombées. Alicia, la première guide du Parc citée précédemment, a révélé que ces mesures fonctionnent, étant donné que « la flore marine et la biodiversité reprennent vie ». Didier Réault se félicite également de l’impact de la réservation au niveau de Sugiton : « les retombées sont bonnes et l’acceptation du public aussi. […] Lorsqu’on est 400 au lieu de 2 500 sur le même lieu, ce n’est pas le même comportement ».

Le seul hic des restrictions, pointé du doigt par les visiteurs du Parc national des Calanques, c’est la suppression des poubelles. Mais l’élu interrogé par nos confrères se félicite de cette décision : « Cela peut paraître contre-intuitif mais nous constatons une amélioration ». En effet, selon lui, « lorsqu’il y en a, les gens ont tendance à déposer leur sac n’importe où, se disant que dans tous les cas, quelqu’un ramassera… ». S’il y a toujours des incivilités dans le parc, comme des barbecues sauvages, des dépôts de déchets ou de cigarettes de la part des visiteurs, « la majorité du public, classique et familial qui se préoccupait peu de ses déchets il y a encore quelques années, est tout à fait réceptive ».

Il semble que les premières restrictions de France dans un parc naturel porte ses fruits ! Raison pour laquelle d’autres zones protégées ont suivi l’exemple du Parc national des Calanques, comme par exemple le Parc national de Port-Cros et de Porquerolles. Si la méthode fonctionne et que le message est entendu et compris par les randonneurs, autant adopter le modèle !

Écrit par: admin

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