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Depuis de nombreuses années, la santé du chamois, une espèce considérée comme sentinelle, est suivie méthodiquement par le Parc national des Écrins. L’automne est la saison propice pour en savoir plus sur l’état de santé de la population, alors les acteurs du parc s’activent pour examiner les ongulés.
L’objectif du Parc national des Écrins est triple : « La conservation et la protection des espèces sauvages ; la santé publique en cas de transmission ; l’activité économique, comme l’élevage », ont déclaré les agents de la zone à nos confrères du Dauphiné Libéré lundi 2 octobre 2023.
Le Parc poursuit depuis plusieurs années un suivi sanitaire de différentes espèces au sein de son espace. Notamment le chamois, considéré comme un animal au « rôle sentinelle épidémiologique », a expliqué Yoann Bunz, chargé de mission faune vertébré au Parc national des Écrins. « Lorsque l’on s’est aperçu que le transfert de malades se faisait entre faune sauvage et troupeaux domestiques, comme la brucellose, on s’est intéressé de plus en plus aux maladies communes », a-t-il ajouté.
De ce fait, tous les ans, trois campagnes de suivi visuel sont organisées. Près de 2 000 chamois y sont observés, dans l’objectif de détecter tout symptôme visible. « 1.5% des individus présentent des signes pouvant être reliés à diverses maladies », a précisé le Parc national des Écrins dans un communiqué. Il a également été constaté que les estimations des taux de reproduction, et de recrutement (à savoir les taux de petits survivants jusqu’à l’âge de première reproduction), « semblent particulièrement faibles »…
De 0.15, le taux de recrutement « apparaît à peine suffisant pour équilibrer la mortalité adulte et le prélèvement cynégétique », a témoigné un vétérinaire du Parc national.
À l’automne 2022, des prélèvements avaient déjà été effectués sur des chamois abattus par les ACCA (Associations Communales de Chasses Agréées du Monetier les Bains et d’Orcières).
Ces prélèvements ont été très utiles pour les scientifiques et vétérinaires qui analysent les caractéristiques sanguines des chamois du Parc national des Écrins. Ils montraient que les ongulés de cette zones vivaient une évolution à la hausse de la pestivirose. Cette maladie, moins inquiétante pour les troupeaux domestiques, a expliqué à terme « la baisse du taux de reproduction chez les chamois, et sur du long terme un risque de baisse des effectifs », a expliqué le parc dans son communiqué.
En 2013, dans le Parc national des Pyrénées, le virus menaçait déjà l’isard, emblématique cousin pyrénéen du chamois des Alpes. La pestivirose peut se traduire par un simple accès de fièvre, comme lors d’une grippe chez l’humain, expliquait Fabien Corbière, maître de conférence en pathologie des ruminants à l’École nationale vétérinaire de Toulouse, aux journalistes de 20 Minutes.
La pestivirose « génère des animaux très affaiblis, amaigris, qui se laissent approcher », alors qu’ils sont d’ordinaire très farouches. « Ils sont un peu hagards et présentent une dépilation de la face et des flancs », décrivait Eric Sourp, chef du service scientifique du Parc national des Pyrénées. La pestivirose pousse les femelles en gestation à avorter… « Non seulement ça peut faire mourir des adultes, mais en plus, ça limite la production », expliquait-il.
Fabien Corbière a ajouté qu’il n’existait aucun traitement contre la pestivirose. En revanche, du côté des animaux domestiques, la pestivirose a été reconnue dès 1700 (dans le cas de l’ovin). De ce fait, il existe des vaccins pour les chamois de troupeaux.
Durant l’automne, de nouveaux prélèvements seront effectués dans le Parc national des Écrins, puis en 2024, deux nouvelles ACCA seront sollicitées.
Écrit par: admin
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