Benjamin Védrines a donc le sens de la tradition, il a voulu rendre hommage à ses pairs. Mais avec un peu d’arrogance, car il a souhaité faire plus fort qu’Angelo Dibona et Guido Mayer en 1913. En effet, à son départ, l’alpiniste drômois a décidé de partir d’en bas, c’est-à-dire du hameau des Étages. Il a justifié son choix : « C’est assez inhabituel pour un alpiniste, car il y a toute une partie trail qui peut être fatigante avant la partie escalade ».
Pour battre un record, il faut un objectif en tête
Mais pas un obstacle ne l’a arrêté dans son parcours, car rien ne semble insurmontable pour le sportif : « Je suis fier du sentiment que j’ai eu, de prise de recul, de maîtrise, car dans ce type d’épreuve, la chute est fatale. Mais c’est cet aspect-là qui donne l’intensité au moment ». Un vrai challenger !
Tout le long de son ascension, le seul but en tête de Benjamin Védrines était de « revenir à la maison ». Le montagnard a déclaré vendredi 4 août avoir eu « besoin de tester ses limites » en pulvérisant un record. Il a précisé en toute humilité que « cette ascension en solo intégral n’était pas plus dangereuse que de prendre la voiture ». Mais ce n’est pas l’équipe de Radio Oxygène qui va tenter cette petite promenade de santé qui semble tout de même un grand risque pour ceux qui n’ont pas l’habitude de grimper des sommets !
Et le trentenaire a bien confirmé nos interrogations : « Si je tombe, j’en suis le seul responsable. Arriver là m’a pris du temps dans ma vie. À force d’années d’expérience, je redouble de prudence, je suis capable d’avorter la montée si les conditions ne sont pas réunies« . Il faut donc beaucoup d’entraînement et de pratique sur les sentiers pour prétendre à grimper un pic de plus de 3 000 mètres d’altitude, et encore plus de pratique si l’on veut grimper en un temps record ! Pour Benjamin Védrines, l’alpinisme est « un moyen de s’affranchir des contraintes, d’aller à contre-courant de la société ».
Comme certains peuvent aimer plonger depuis les falaises du Parc National des Calanques ou encore se balader dans le Parc National du Mercantour à l’arrivée du printemps, le montagnard tout droit venu de la Drôme se plait à gravir des montagnes. Pour lui, c’est un retour aux sources lorsqu’il emprunte les chemins gravis par les anciens. « On se forme à la vie à travers ce sport qui est un art, un mode de vie. Sans la montagne, j’aurais peut-être tourné mal », a-t-il révélé à nos confrères de Mon séjour en montagne.
Malgré son palmarès, le montagnard ne compte pas s’arrêter à ce record ! Il compte réaliser une autre performance au cours de l’été : « Ça fait des années que j’y pense, j’aimerais relier trois sommets en parapente : le Pelvoux, la Barre des Écrins et la Meije. Le tout en m’arrêtant à chaque fois avec une partie marche et escalade ». Tout ce que l’équipe peut souhaiter à Benjamin Védrines, c’est beaucoup de courage pour réaliser un nouveau record encore plus fou que le précédent. Une chose est sûre, c’est que cet amateur de sensations fortes n’en est pas à son dernier défi !